CHARTE DU COLLECTIF PALESTINE 14
Préambule
- Depuis l’assassinat d’Itzhak Rabin par l’extrême droite israélienne, la provocation d'Ariel Sharon sur l’esplanade des mosquées qui déclencha la 2ème intifada, le retrait unilatéral de la
bande de Gaza transformée en prison à ciel ouvert, la construction du mur (condamnée par la cour de justice internationale), le développement des expropriations et l’accélération de la
colonisation en Cisjordanie, les guerres meurtrières contre le Liban et contre Gaza, ont éloigné les chances de paix en Palestine.
- De 1972 à 1993 (date des accords d’Oslo) la population de colons est passée de 10 600 à 268 800, depuis elle a plus que doublé et aujourd'hui la colonisation se poursuit à un rythme accéléré.
- La politique des gouvernements israéliens vise l’instauration d’un régime d’apartheid dans le cadre de la mise sous tutelle de territoires palestiniens morcelés et envisage même de nouvelles
expulsions vers les territoires occupés de Palestiniens de 48 (citoyens israéliens).
- Nous sommes face à une situation coloniale, dans laquelle il y a un agresseur et un agressé, un occupant et un occupé. Une occupation qui humilie, qui affame, qui démolit des maisons,contrôle
les sources et l'accès à l'eau potable vitale, détruit des récoltes, confisque des terres, assassine des enfants, emprisonne des jeunes sans procès, laisse mourir des bébés à des barrages
militaires, empêche le fonctionnement de l’administration, des écoles et universités. De ce fait, le gouvernement israélien porte l’entière responsabilité de l’escalade de la violence en Israël
et en Palestine. occupée. Cette situation durera tant qu’Israël refusera de reconnaître la légitimité d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967 et d’appliquer le droit international à
travers les résolutions de l’ONU et les conventions de Genève.
- Dans ces conditions toutes les formes de résistance contre une occupation coloniale sont légitimes. Toutefois le recours à la violence aveugle contre des civils ne saurait être ni accepté, ni
excusé.
- ette escalade ainsi que la politique criminelle des gouvernements israéliens (bombardements, tortures, condamnations sans procès, exécutions extrajudiciaires…) n’ont été possible que grâce au
soutien actif, du moins jusqu’à aujourd’hui, des Etats Unis et de l’inaction complice de l’Union Européenne. La communauté internationale doit pourtant assumer sa décision historique, celle de la
création de l’Etat d’Israël, dans le respect du droit du peuple palestinien à un Etat. Pour les Palestiniens, confrontés depuis 1947 à une politique du "deux poids, deux mesures", la descente aux
enfers n’a que trop duré. Elle est porteuse de menaces pour la paix sur l’ensemble de la planète. L'admission de la Palestine comme Etat observateur non membre par l'Assemblée Générale de l'ONU
représente une avancée politique significative mais insuffisante. Tout peuple a le droit de disposer de lui-même (auto-détermination), de choisir son type gouvernement, et de disposer d’un
territoire qui lui soit propre.
Engagement.
- Nous, citoyens et résidents français, déclarons notre solidarité avec la résistance légitime palestinienne contre l’occupation israélienne ainsi qu’avec les pacifistes israéliens qui
dénoncent et combattent le colonialisme sioniste. Nous combattons toute logique de division communautaire qui pourrait résulter de ce conflit en France.
- Par-delà la diversité de nos engagements associatifs, syndicaux et politiques, les associations syndicats et partis signataires de ce texte constituent le Collectif 14 de solidarité avec le
peuple palestinien, pour la reconnaissance d’un Etat palestinien viable dans les frontières de 67 avec Jérusalem Est comme capitale, pour une paix juste et durable.
Le Collectif se donne pour objectifs :
- de former et informer ses adhérent(e)s,
- d'organiser ici et de soutenir là-bas des actions de solidarité, notamment avec les anticolonialistes palestiniens et israéliens,
- de fédérer l’ensemble des initiatives émanant de différentes organisations en vue d’une plus grande synergie. (dans le cadre, entre autres, de la campagne BDS pour les organisations qui la
relaient * ),
- de dénoncer toute tentative d’assimilation à une forme d’antisémitisme de la condamnation des crimes de l’Etat d’Israël,
- de promouvoir des actions de parrainages, de rencontres, d’échanges et de jumelages,
- d'encourager et soutenir des missions en Palestine,
- d'interpeller l’ensemble des acteurs de la vie politique française et européenne pour :
- qu’ils expriment concrètement leur solidarité avec le peuple palestinien
- que l’Union Européenne suspende l’accord d’association et ne procède pas au rehaussement de sesrelations avec l'Etat d'Israël en l’attente du respect des Droits de l’homme par le
gouvernement israélien.
- qu’ils exigent la reconstruction aux frais d’Israël des ouvrages et équipements payés par la communautéinternationale et détruits par l’occupant ( aéroport international, port de Gaza,
routes, hôpitaux , immeubles de radio, bâtiments administratifs et officiels, citernes…).
- qu’ils oeuvrent à la mise en place d’une force internationale de protection du peuple palestinien sous l’égide de l’ONU.
* Les appels à des actions de solidarité avec le peuple Palestinien se situant dans cadre de la campagne BDS
seront signés les organisations y appelant, sans engager les autres.